Manuel de civilité de Pierre Louys

Par Candaule le 20 avril 2016 4
Dans Fantasmes candaulistes

Voici un extrait mis au gout du jour du " Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation " de Pierre Louÿs (1870-1925) qui était un ami d’André Gide, Paul Valéry, Oscar Wilde et Stephen Mallarmé entre autres.
Au chapitre " pour sucer "
Ne demandez jamais à un complice que vous rencontrez :
- " T’as envie que je te suce ? "
Ce sont les filles de joie qui s’expriment ainsi.

Dites-lui plutôt à voix basse, et à l’oreille :
- " Tu aurais envies de ma bouche ? "
Si c’est un amant que vous n’avez encore jamais sucé ne commencé pas par lui faire d’entrée de jeu une démonstration de votre technique en léchant habilement sa queue de haut en bas jusqu’à le lécher derrière les couilles. Il pourrait se faire une bien piètre opinion de vous et de votre passé.

Non non non commencez plutôt par jouer avec son désir et l’érotisme de la situation. Il n’est tout de même pas si commun de se retrouver avec une belle queue en bouche. Feignez de la pudeur lorsque vous prendrez sa queue en bouche modestement tout en baissant les yeux.

Sucer lentement avec application et sans précipitation. Ouvrez bien la bouche afin que vos dents ne lui procurent pas de sensations désagréables et serrez bien vos lèvres autour de son membre pour ne pas baver.

Si c’est un complice que vous connaissez très bien et que vous faites jouir de régulièrement, vous pouvez alors sans inconvénient lui gober des couilles et lui fourrer la langue dans le cul sans autre préambule ; mais laissez-lui croire qu’il est le seul à qui vous accordez ces petites complaisances.

Lorsque votre complice est sur le point de jouir, ne vous interrompez surtout pas mais posez sur lui un regard plein de fierté et de désirs. Quand il éjacule, avalez toute sa semence en silence jusqu’à la dernière goutte puis dites-lui quelque chose de gentil concernant la saveur de la liqueur que vous venez de boire.

Si le monsieur débande entre vos lèvres, n’en accusez pas la faiblesse de ses moyens, mais votre propre inexpérience.

S’il meurt, commencez par ranger délicatement ses attributs avant de reboutonner avec application son pantalon et ne racontez jamais dans quelles circonstances il a rendu son âme à Dieu."

J’ai trouvé cet extrait séduisant, qu’en pensez-vous ?

4 commentaires

Manuel de civilité de Pierre Louys

Par karelimo le 21 avril 2016

très intéressant, merci beaucoup pour le partage. À un détail prêt, je ne vois pas l’intérêt de l’"adaptation". Le texte d’origine n’est pas en ancien français, donc n’a pas besoin d’être modifié, au contraire je trouve qu’on savoure plus le charme de la langue de l’écrivain dans la version originale...
https://fr.wikisource.org/wiki/Manuel_de_civilit%C3%A9_pour_les_petites_filles_%C3%A0_l%E2%80%99usage_des_maisons_d%E2%80%99%C3%A9ducation

Manuel de civilité de Pierre Louys

Par harry3434 le 20 avril 2016

J’aurais préféré cette suite
"Quand il éjacule, avalez toute sa semence en silence jusqu’à la dernière goutte puis dites-lui quelque chose de gentil concernant la saveur de la liqueur que vous venez de boire. Gardez le petit chose en bouche afin de servir d’écrin à son repos bien mérité. La chaleur humide va bientôt le réanimer..."

Manuel de civilité de Pierre Louys

Par piers39 le 20 avril 2016

Amusant ! -))))

Manuel de civilité de Pierre Louys

Par kamadeva le 20 avril 2016

Je pense que les mots ont tous leur importance et en l’espèce, votre texte posé juste après un "post" un peu trop "vulgaire" (même si nos valeurs impliquent le non-jugement, le respect des autres et de leur sémantique...) en dit long sur le juste choix des mots qu’il convient d’utiliser. Par ailleurs, Pierre Louys est un des écrivains qui m’a le plus fasciné dans ma jeunesse. mes parents avaient caché dans une armoire une "Encyclopédie de l’érotisme" où il était grandement et avec bonheur présent, accompagnant mes premiers émois solitaires d’adolescent. Merci de le citer, vous me donnez envie de le relire.