Les minutes passent, elles sont longues, beaucoup trop longues. Je suis assis sur une chaise dans le noir, je fais tourner mon téléphone en espérant le voir s’allumer pour m’annoncer un message de B., mais rien.

Une heure passe, deux heures, rien. Puis au bout de quelques minutes, un texto, B. qui me demande comment je vais et si je passe une bonne soirée. J’ai envie de lui dire, comment veux-tu que je passe une bonne soirée ? Mais, je ne répond que par un « oui, et toi ? ». Elle m’appelle immédiatement, je décroche, j’entends du bruit, des gens qui parlent, des rires, puis la voix de B.,
- " c’est plus facile par téléphone "

Je sais à sa voix qu’elle est heureuse et surtout qu’elle as un peu bu. Ce qui la rend très coquine.
- " Je passe une excellente soirée, c’est sympa de revoir les copines.....et les copains "
- " Les copains ? Intéressant ", réponse légèrement orientée de ma part.
- " Oui, tu te souviens de N., le mec avec qui je m’entendais bien ? Je t’en ai parlé "
- " Oui, le beau gosse ? "

Un léger silence, puis un rire.
- " Bah voilà, oui, c’est lui. On discute, on rigole, on a retrouvé la même complicité. C’est génial. Il raconte que des conneries, ça me fait rire. "
- " Et il est toujours aussi beau gosse ? "
Encore un silence....
- " Il as pris un coup de vieux, mais il est pas mal. Mais je ne ferais rien. Il est marié "

J’avoue que ses mots m’ont excités et dissipés mon inquiétude.
- " Et alors, s’il est open, rien ne t’empêche de jouer un peu. Un peu de séduction, c’est agréable "
Un nouveau silence, mais je remarque que depuis quelques secondes, je n’entends plus le bruit des gens qui sont derrière.
- " Je verrais. Je te laisse, je me suis mise à l’écart, je t’envoie un message pour te dire à quelle heure venir me chercher "

Et elle raccroche. Trente secondes plus tard, un texto :
" Désolé, j’ai envie de profiter de la soirée. J’ai envie que tu passe toi aussi une bonne soirée. Sors, va dans un bar et tu rencontreras peut-être une fille sympa "

J’ai cru que j’allais tomber de ma chaise. Et j’avais tout sauf envie d’aller m’amuser quelque part. Je lui ai juste répondu :
" amuse toi, je t’aime ".

A ce moment là, pour la première fois, j’ai ressenti ce truc bizarre qui mélange véritablement l’excitation et la jalousie. Car pour moi, il était impossible qu’il ne se passe rien. Le mélange d’alcool, d’euphorie et de liberté était le cocktail parfait pour un instant coquin avec cet homme qu’elle as longtemps désiré.

Bizarrement, le fait de savoir que ce que j’imaginais en début de soirée en allant la déposer était vrai, ça m’as détendu. Et c’est plus l’inconnu de ses intentions qui me stressait. Même si je n’avais toujours pas retrouvé l’appétit, j’ai réussi à me poser et attendre.

Trois bonnes heures plus tard, un message de B.
- " je suis en route "
Surpris, je lui réponds
- " mais je ne devais pas venir te chercher ? "
Aucune réponse.

Dix, vingt, trente minutes plus tard, toujours rien. Pourtant ce n’est qu’a dix minutes de la maison. Je suis convaincu que ça y est, c’est arrivé. Ma curiosité me pousse à me mettre à la fenêtre pour guetter son retour, et voir qui la ramène à la maison. Une voiture arrive, difficile de distinguer qui conduit dans la nuit. Mais une fois arrivé, les feux s’éteignent. Je distingue B. côté passager. Et déception, c’est une femme au volant. Elles resteront une bonne dizaine de minutes à discuter avant que B. rentre.

A peine rentrée, elle était euphorique, elle m’as sauté dans les bras, m’as embrassé et me dit que la soirée était géniale. Je lui demande de me raconter, mais elle me dit,
- " Plus tard, j’ai faim, ça te dit d’aller manger quelque part ? "

Dans la voiture, en me racontant sa rencontre avec ses anciennes copines, comment elles étaient, ce qu’elles faisaient... elle était scotchée à son téléphone à écrire des messages.
Je n’en pouvais plus, je voulais savoir.
Je l’ai interrompue et lui dit :
- " alors ? Il s’est passé quelque chose ou pas avec N. ? Et à qui tu écris des messages ? "

Elle s’arrête d’écrire, relève la tête, me regarde avec cet air coquin et me dit :
- " Non, il ne s’est rien passé, mais j’ai passé toute ma soirée avec lui. On as rigolé, on s’est cherché, on s’est dragués. Et je ne dirais pas non, pour plus. Mais on n’était pas seuls, sinon... "
- " Sinon quoi ? "
- " J’aurais baiser avec lui. J’en avais envie. J’avais envie d’aller dans les chiottes avec lui et qu’il me prenne. Et là je discute avec lui, on se dit que ce serait sympa de se revoir. J’aimerais lui dire pour notre jeu. Qu’en pense tu ? "

Un mélange de déception et d’excitation sommeillait en moi. J’ai donné mon accord. Et elle est restée une partie de la nuit à échanger des textos avec lui.
Psychologiquement, je crois avoir vécu pour la première fois le sentiment que le candaulisme procure. Cette sensation de plaisir et d’excitation en voyant ces mêmes sentiments chez B.

Il ne s’est rien passé, mais pour moi, c’est tout comme. J’aurais juste aimé être une petite souris pour la voir séduire et se laisser séduire. Je pense que le cérébral prime sur l’acte en lui-même.
Ai je raison ou pas ?
La suite....