Je crains que mon entourage ne me prenne pour une fille facile

Pourquoi être gênée par l’idée de prendre et de donner du plaisir

Par Candaule le 5 août 2012
Dans Répondre aux préjugés et aprioris

Définissons les termes de manière plus précise.

Dans le cadre de notre vision traditionnelle, une fille facile est une fille qui prend du plaisir de manière gratuite avec tous ceux qui viennent ou au moins avec plus d’un partenaire, et parfois en même temps.

Ceci étant dit, il est clair, au vu des facilités de réaliser un transfert sur les productions pornographiques, qu’une bonne partie de notre population, à une période ou une autre, postule pour le statut de fille facile. Il y a énormément de personnes impliquées dans des relations polyamoureuses qui pourraient prendre ombrage d’une telle épithète.

Il en est d’autres qui, à l’occasion, ont une sexualité très libre, récréative, et qui s’inquiéteraient un peu d’une telle étiquette. Il y a aussi les individus extrémistes et dont l’ouverture d’esprit a été manipulée par une éducation et des croyances très rigides.

Ceux-ci ont des problèmes lorsqu’ils doivent mettre en équation les activités sexuelles d’une personne avec ses qualités et sa valeur en tant qu’individu.

Ils pourraient ainsi affirmer sans complexe (s’ils parvenaient à s’affranchir de leurs a prioris) que partager ou donner du plaisir à un grand nombre d’êtres est plus un signe de grande valeur que de peu de valeur.

Historiquement, le concept de fille facile "Sacrée" a des précédents. Dans beaucoup de sociétés préchrétiennes et non chrétiennes, l’union sexuelle, l’orgasme ont souvent été associés, dans le monde païen, à un moyen de s’unir aux Divinités.

Dans de nombreuses sociétés dites "primitives", le partage des femmes était considéré comme une forme d’hospitalité juste et nécessaire.

Une chose que l’on retrouve dans toutes ces sociétés, c’est l’absence de confusion entre le monde temporel et le monde spirituel. Le sexe était considéré par beaucoup d’entre elles comme une activité sacrée - au sens spirituel.

Il nous incombe donc d’examiner ce qui fait qu’une fille facile est une fille de mauvaise vie. On présume qu’une fille facile est une femme qui prend et donne du plaisir à de multiple partenaires, qu’il s’agisse de son choix propre ou de celui d’un tiers partenaire.

Il faut aussi se demander pourquoi un être s’engagerait dans de telles activités. Cette dernière question est d’une importance primordiale.
Les raisons pour lesquelles on devient une fille facile relèvent de plusieurs catégories :

  • Tout d’abord : parce qu’on aime ça. Ca donne du plaisir à soi-même comme aux autres. Cela permet de se sentir bien. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose !
  • Deuxièmement, ce peut être une forme d’expression et d’exploration de soi-même. De même que les Grecs et les Romains baisaient avant de se livrer à leurs adorations, ou considéraient le rapport sexuel comme une forme d’adoration.

Cette idée d’expression et d’exploration de soi s’incarne dans un comportement qui, de par son impact dans notre société, nous permet de regarder plus profondément en nous-mêmes ainsi que dans le monde qui nous entoure. Ce n’est pas une mauvaise chose non plus.

Il semblerait bien que les seuls aspects négatifs de la fille facile, provoquant une répression ne soient que les étiquettes que nous, en tant que représentants de la société, plaçons sur elle.

A quoi ressemble cette activité si nous ne plaçons dessus aucune étiquette ?

Il y a des gens, beaucoup plus que l’on ne pense, qui aiment le sexe. Ils ont souvent le sourire ainsi qu’une forme de bien-être qui habille leur visage. L’accès au plaisir n’est pas pour eux une chose difficile ou douloureuse, et ils ne semblent pas être sujets à l’agitation ou à l’angoisse.

Beaucoup de personnes trouvent très agréable de donner du plaisir aux autres, comme à elles-mêmes. Lorsqu’elles peuvent donner ou tirer ce plaisir de plus d’une personne, il semblerait que la satisfaction soit proportionnelle au nombre de personnes ayant pris et partagé cette communion dans le plaisir.

Nous ne voyons pas en quoi ce serait une mauvaise chose. De telles personnes ne semblent pas être dégradées ou bien avoir des raisons de se plaindre.

Une sexualité exprimée à travers plusieurs partenaires peut permettre l’accomplissement et la réalisation d’émotions uniques et exceptionnelles.

Si le couple vit une relation candauliste, cela implique, de la part de la partenaire, un lâcher prise pleinement consentie (ce que peu de femmes s’autorisent avec facilité) qui conduira celle-ci vers une palette de plaisirs riches et variés.

Un comportement de fille facile confirmée par un lâcher prise pleinement vécu est un acte qui augmente la valeur de la complicité entre le candauliste et sa partenaire.

Ainsi, cette expérience ne peut pas être considérée comme humiliante mais au contraire extrêmement gratifiante. Cela devient une expérience enrichissante.

Concernant la question de l’expression et l’exploration de soi, les femmes généralement qualifiées de filles faciles ont acquis une forme de reconnaissance capitale en termes d’autonomie de pensée.

Cette autonomie suscite cependant bien des jalousies et des critiques de la part des personnes qui se pensent incapables d’une telle force.

Une fois que l’on a pris conscience et que l’on apprécie d’être amoureusement qualifiée de salope, de chienne, ou de pute (peu importe le terme) cela vous met à part de la "norme" sociale.

Dès lors, il est possible de se positionner par rapport à la manière dont on vit pleinement ses actes et ce que l’on est tout au fond de soi et non plus ce que l’on représente dans l’inconscient collectif.

Nous nous affranchissons du regard de l’autre et l’aspect sexuel de notre vie ne peut plus être remis en question. La partenaire d’un candauliste peut expérimenter dans la joie la totalité de l’expérience comme une expression physique, intellectuelle et émotionnelle de son être propre et de ses besoins propres.

Cela lui permet également de s’affranchir des aprioris que génèrent de telles pratiques d’une manière très réelle, presque analytique. Quand bien même la femme assume ces pratiques, combien peuvent ouvertement déclarer : "Oui, je suis une femme qui aime faire l’amour avec d’autres hommes que mon mari. J’aime prendre du plaisir en dehors de mon couple et puisque je ne saurais être intimidée ou gênée par ce que je fais, je m’affranchi du regard des autres. Je m’accepte telle que je suis et l’on m’accepte pour ce que je suis et telle que je suis".

Nous pouvons ainsi nous demander combien de personnes peuvent parler de la sorte…

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