La Candaulisme est l’érotisme du libertinage galant. Autrement dit, une sexualité hors-normes qui donne accès aux bonnes manières, qui offre l’occasion unique d’intégrer de la tendresse dans la débauche. Ailleurs, dans l’orgie ou l’échangisme anonyme, le gaspillage des sensations est évidemment convoité mais va laisser peu de traces émouvantes après l’orgasme.

Ici, au contraire, le geste d’offrir sa compagne ou son compagnon à la gourmandise d’un tiers devient un cérémonial, une forme de rite de passage. Non, il ne s’agit pas de compliquer inutilement cette observation, mais de tenter d’en comprendre le mode d’action afin de mieux en jouir, en pleine conscience.

Contrairement aux idées reçues en effet, être à trois n’est pas une demi-mesure de polissonnerie, un écart de fidélité conjugale pour débutants, c’est un modèle de volupté mûrement réfléchie. Du moins est-ce un idéal à atteindre.

Quel en est l’enjeu ? Une sorte de vertige. Des sentiments contradictoires à la pelle : la tentation et la honte, la vanité et le remords, le désir et l’inquiétude...

A tout un chacun d’en personnaliser l’assemblage en fonction de ses convictions et de ses traits de caractère, néanmoins une chose est sûre, une telle profusion d’émotions brise la routine du couple. Un menu trois étoiles, à qui sait apprécier ce mélange d’épices aigre-doux.

Mais gare à l’improvisation : au cœur de ce désordre excitant plane toujours un doute sur le succès de l’exclusion temporaire d’un sentiment hostile, lui, au bon déroulement du scénario : la jalousie.

Docteur Jacques Waynberg
Institut de sexologie
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