
Origine physiologique du plaisir candauliste
Quels sont les mécanismes physiologiques en jeu lors de pratiques candaulistes
Par
Candaule
le 3 août 2012
Dans
Physiologie et candaulisme
Les premières aventures Candaulistes, génèrent (malgré toute la confiance que nous pouvons accorder à notre partenaire) des craintes, des peurs inexplicables. Il faut bien savoir que le candauliste entretient souvent des rapports particuliers avec la peur. En effet, pour un candauliste, rien ne compte plus que son couple, l’épanouissement de celui-ci et surtout de sa partenaire. Alors pourquoi pousser sa partenaire dans les bras d’un autre au risque qu’elle y trouve plus de plaisir et de bien-être, toute philosophie concernant l’épanouissement du couple mise à part ?
Le candauliste qui passe pour la première fois à l’acte (en plus des turpitudes intellectuelles de voir ou savoir sa partenaire dans les bras d’un autre) éprouve souvent une intense sensation physique de chaleur : les reins, le plexus solaire et la nuque chauffent et ceci au fur et à mesure que la peur s’accentue.
La peur est elle, pour le candauliste, source de plaisir ?
C’est la question que nous nous sommes posés.
Avant toute chose, il faut bien savoir que la relation à l’autre est fondatrice de la peur ; l’autre qui fait peur, l’autre pour qui nous avons peur, l’autre à qui nous communiquons notre peur. Peu de personnes apprécient ce sentiment, cette émotion de peur. Certains, cependant, vont rechercher cette peur lors de fêtes foraines, de visionnage de film d’horreur, de la pratique de sports extrêmes ou bien à travers une pratique du candaulisme. C’est alors, toute une gamme de peurs qui convergent vers une éclosion d’étranges plaisirs.
Ainsi, certaines personnes peuvent présenter un comportement surprenant face à la peur, c’est-à-dire qu’au lieu d’éviter les situations qui engendrent la peur, ils les recherchent de façon très intense. Pour le comprendre, nous ne pouvons faire abstraction de la réponse du cerveau face à la peur.
En effet, à l’origine, pour réaliser un apprentissage, un individu doit être capable de surmonter sa peur. Pour ce faire, tout de suite après avoir activé les systèmes primaires de la peur qui font que nous nous sentons mal, cet individu va activer les systèmes à la base de la sensation de plaisir. Pendant la peur, les deux systèmes sont ainsi activés simultanément : le système qui nous fait nous sentir mal par le biais des réponses végétatives et le système qui, en revanche, est activé en réponse à de la nourriture ou à un partenaire sexuel.
Chez les sujets qui aiment la peur, il est très possible que ces systèmes là soient activés de façon plus importante que chez d’autres sujets. Si nous interrogeons une personne qui a vu ou entendu sa partenaire prendre du plaisir avec un tiers, il nous décrira une sensation faite d’un étrange mélange de peur/excitation. Parfois même cette sensation sera qualifiée d’extraordinaire voire orgasmique. Mais cette griserie peut s’avérer dangereuse. En effet, l’individu est pour ainsi dire prisonnier de sa dépendance de la peur.
En effet, le candauliste (addictif ou non) peut rechercher ce sentiment conscient ou inconscient de risquer l’avenir de son couple. Dans certaines formes de candaulisme dites « extrêmes », le couple ne dépend plus que de ce désir d’aller au bout de sa peur. Toutes les personnes qui accompagnent alors le candauliste dans cette pratique (le partenaire adultérin ou le tiers partenaire) sont ses complices.
Le candauliste, par l’expression de ses inquiétudes, ses craintes, accepte sa propre peur et la révèle aux autres. Il exprime parfois ses peurs qui témoignent de son existence. Le candauliste qui s’assume comme tel ne peut alors plus reculer dans son acceptation de cette peur. Sinon, cela reviendrait à se renier, renier l’être qu’il est devenu à travers cette sexualité ainsi que la peur qu’elle génère et qui lui procure du plaisir.
Cependant, cette émotion de peur recèle encore bien des mystères et des surprises que les scientifiques découvrent chaque jour un peu plus.
La grande majorité des individus est capable d’échapper à la peur. (ce qui est la grande force de l’être humain) L’individu est en effet capable de gérer cette peur. Il est capable de s’adapter. Il est même capable d’en faire son miel. Nous allons à présent tenter d’aborder la physiologie de la peur et quel en est le lien avec le plaisir.
Quels sont les organes de la peur et du plaisir ?
Tout d’abord, il faut bien savoir que ce qui nous permet de nous adapter à la peur est situé, dans notre cerveau, dans une partie très développée chez les singes mais surtout chez l’être humain et qui se nomme le cortex préfrontal. Cette zone est capable de juger les émotions, de leur donner un sens, de les replacer face à la mémoire des choses, à la personnalité de l’individu. Cette région du cerveau est surtout capable d’exercer un frein sur ce que l’émotion pourrait avoir de fatal tout au moins de nocif. Grâce à cela, l’être humain va pouvoir résister à la peur, la transformer et l’utiliser pour bien vieillir.
Mais le cortex préfrontal qui permet d’appréhender les émotions comme la peur n’est pas le seul élément impliqué dans la gestion de la peur et du plaisir. Ainsi, considérons que le cerveau repose comme une fleur sur sa tige, sur une partie qui se nomme le tronc cérébral, c’est là que sont les centres qui commandent les muscles ainsi que les organes, y compris les réponses à la peur.
Par ailleurs, les structures impliquées dans le mécanisme de la peur sont des structures profondes situées au cœur du cerveau ; composées comme nous venons de le voir de ce que nous pouvons appeler le tronc cérébral au-dessus duquel se trouve le thalamus qui est une région où tous les sens vont converger. Ils y font relais. Comme du temps des relais de poste, les sensations vont ici changer de chevaux. En effet ; au niveau du thalamus, les émotions vont aller soit vers le cortex soit vers les structures profondes comme l’amygdale où se font les réactions émotionnelles notamment la peur primitive conditionnée.
L’amygdale est en quelque sorte le cerveau des émotions. C’est une structure relativement complexe située au fond du lobe temporal et orientée vers l’avant du cerveau. C’est là que se trouve le siège des peurs inconscientes (innées ou fondamentales). Ensuite, viennent des formations beaucoup plus complexes qui entourent ce cœur de l’amygdale et qui vont être reliées aux différents cortex (sensoriels, visuel, auditif et olfactif) et converger vers l’amygdale pour préparer une réponse essentiellement végétative qui se matérialise par une accélération de la fréquence cardiaque, des sueurs, une dilatation des pupilles et un rythme respiratoire accentué.
Quels est le mécanisme de la peur et du plaisir ?
Pour que cela fonctionne bien, il faut la présence de systèmes activateurs qui vont gérer aussi le plaisir qui est le support du désir ; ce que nous nommerons le système désirant. Celui-ci passe dans une sorte de feutrage et ceci au milieu du tronc cérébral qui est alimenté par tout ce qui rentre dans le cerveau et tout ce qui en sort.
Ce système désirant va être sous-jacent à la peur (la peur fait bien partie des émotions). Cela fait donc partie de ce que nous pourrions appeler le désir. Ce qui va pousser les individus candaulistes à rechercher la peur comme un stimulus de leur système désirant. Ce système fonctionne essentiellement à coup de dopamine (hormone du plaisir mais aussi de la souffrance) qui est un des principaux neurotransmetteurs. C’est elle qui va augmenter quand il y a plaisir ou souffrance.
Les neurotransmetteurs sont des molécules qui permettent à l’influx nerveux de passer d’un neurone à l’autre. D’après les pistes de recherches actuelles, la dopamine joue un rôle très actif et permet une grande concentration de l’attention et une forte motivation. Le niveau de dopamine est aussi lié à l’impression d’euphorie, d’extase et d’énergie débordante. C’est aussi elle qui provoque la sécrétion de testostérone, l’hormone du désir sexuel. C’est elle, enfin, qui donne le sentiment d’être "accro" à l’autre, de la même manière qu’elle est impliquée dans la dépendance aux drogues et dans le manque.
La recherche de plaisir et de satisfaction, dépendante en grande partie de la production de dopamine, serait même un élément essentiel à la survie de tous les vertébrés, bénéfice du maintien des espèces. Puisque le plaisir favorise les rapports sexuels, rien d’étonnant à ce qu’il se soit progressivement inscrit dans l’évolution de l’espèce humaine !
Alors que les femmes montrent surtout une activité dans les zones de l’attention, du traitement des émotions et de la mémoire ; chez les hommes, ce sont les zones impliquées dans la perception visuelle et dans l’érection. Si le rôle de la dopamine est central, on suspecte aussi le rôle d’autres neuromédiateurs. La noradrénaline, dérivée de la dopamine, serait impliquée dans l’état de béatitude, mais aussi dans l’effort et l’attention. Elle renforce notre mémoire des nouvelles stimulations (ce qui nous permettrait de nous souvenir d’éléments infimes liés à la découverte de l’autre). Le dernier neurotransmetteur suspecté est la sérotonine. Contrairement aux autres, c’est sa faible concentration qui serait en jeu dans les pensées persistantes à l’égard de la personne aimée.
Mais il y a d’autres neurotransmetteurs au cœur même des cellules qui gèrent cette circulation, ce fleuve de dopamine, ce fleuve du plaisir et qui vont tirer en sens inverse, ce que nous nommerons processus opposant. Pour vous donner un exemple, prenons un sujet qui va ressentir une violente peur alors qu’il voit sa femme dans les bras d’un autre pour la première fois. Son cœur va s’accélérer puis va s’habituer. Son niveau de stress va atteindre un palier, certes élevé mais stable. Puis, quand la situation est terminée et que le couple se retrouve, le niveau de stress du candauliste va redescendre. Mais ce qui est étonnant, c’est qu’il ne redescend pas au niveau de départ mais qu’il redescend plus bas.
- Quand la situation est répétée fréquemment et ceci dans un délai court, progressivement la réponse primaire à la situation anxiogène (le stress) engendrée par la peur disparaît. C’est ce que nous appellerons la tolérance. A l’inverse, l’effet secondaire (l’apaisement, la satisfaction) va quant à lui s’amplifier.
- Quand il n’y a pas de stimulus lié au fait d’avoir peur de perdre son couple, il y a alors une sensation de manque chez le candauliste addictif.
- Quand vous répétez de façon trop fréquente les situations adultérines, il vous faut bien savoir qu’il vous faudra souvent des situations de plus en plus poussées afin d’éprouver cette peur.
Les sujets qui recherchent la peur finissent par s’habituer et finissent par ne plus éprouver cette sensation de peur. Par contre, l’euphorie qui suit ce sentiment de peur est toujours présente. C’est la prise de conscience du lien entre la sensation de peur et du plaisir qu’elle engendre qui fait que certains candaulistes vont parfois allez jusqu’au bout de leur démarche. Ceci pour retrouver cette sensation de peur, en se disant que ce qui va suivre va être encore plus fort. Autrement dit, les candaulistes qui ont des pratiques extrêmes sont des drogués de la peur. Mais cette recherche de la peur peut les conduire au naufrage de leur couple. Alors sachez user de cette pratique avec modération pour qu’elle vous procure à tous les deux, toujours autant de plaisirs et de surprises.
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